La Chapelle Au Riboul, un village en transition

Published by xavier on

France

Introduction

Dans la commune rurale de La Chapelle Au Riboul, le conseil municipal, totalement renouvelé aux dernières élections en 2020, engage une réflexion sur la coopération et la participation citoyenne. Il s’agit de co-construire le projet de la commune, de travailler avec l’ensemble de la population, et de ne pas considérer les élus comme « sachant tout ». L’objectif est de rédiger la trame d’un projet de territoire, une sorte de boussole qui fixe les orientations pour la décennie à venir, en s’inscrivant dans une démarche éco-citoyenne et de développement durable, en cohérence avec l’Agenda 21. « Notre réflexion est menée en coopération pour réfléchir ensemble sur le devenir de notre village, son attractivité, son aménagement et sur notre transition écologique. »

Présentation du projet

La Chapelle Au Riboul, village comptant 500 âmes, se situe à une quinzaine de kilomètres de la ville de Mayenne, au nord-ouest du département. La nouvelle équipe municipale réfléchit à son projet de territoire avec plusieurs objectifs dont le maintien, développement et création de lien social ainsi que l’attractivité du bourg pour à terme accueillir de nouveaux habitants. Elle commence par mettre en place un comité de pilotage et réalise un diagnostic en interne pour définir les atouts et les faiblesses du village. Ensuite, une consultation citoyenne est opérée sous forme d’un questionnaire distribué à tous les habitants de plus de 12 ans du village. Les plus jeunes sont consultés grâce au travail collaboratif entre l’équipe enseignante et la mairie. Le souhait de la municipalité est « d’embarquer » la population dans toute sa diversité pour travailler à la constitution d’un projet commun, partagé et fédérateur, se concrétisant notamment dans le projet d’aménagement du centre-bourg. Il s’agit également de développer des outils de participation et de coopération citoyenne favorisant la démocratie, l’expression et l’entraide. Mais assez rapidement, la jeune équipe est confrontée à un nœud concernant la mise en œuvre, celui de l’ingénierie et de la communication. Comment coordonner ? Avec quel temps ? Pour mener ce travail de grande ampleur et plutôt ambitieux, les élus recrutent pour les épauler Elisa Lamy, en contrat Volontariat Territorial en Administration, dispositif financé en partie par l’agence nationale de la cohésion des territoires ; une autre partie étant financée grâce aux fonds LEADER, soutien indispensable pour ne pas que la dynamique s’essouffle. En parallèle, la municipalité se fait accompagner par l’entreprise Le Facteur Urbain se définissant comme artisan de l’urbanisme participatif. Elle les guide dans la démarche « En route vers les en- communs », visant à redéfinir les espaces publics, à l’image de l’aménagement du jardin de la mairie, trait d’union entre la campagne et le bourg. De nombreux outils de participation citoyenne pour la revitalisation du bourg sont mis en place : café-trottoirs, réunions sur la place publique, ateliers participatifs, journal communal « Les Niouzes », commissions extra-communales… Grâce à ces différents outils, le comité de pilotage définit ses orientations : – Vers une transition écologique de notre territoire communal – Attractivité du territoire – Santé et cohésion sociale – Favoriser le vivre ensemble, la participation citoyenne et la démocratie – Revitalisation du bâti et du cadre de vie De ces axes sont dégagés des objectifs et de nombreuses actions comme le développement des liaisons douces pour relier la campagne au bourg, la création d’un marché de producteurs, de quatre logements communaux à destination de jeunes couples, la mise en place d’une commission extra[1]communale en vue d’accueillir un nouveau médecin généraliste, le soutien aux associations qui a pour effet de tripler le nombre d’associations dans le village… Elus et habitants s’impliquent ensemble dans la mise en œuvre de leur projet de territoire à travers des journées citoyennes et des chantiers argent de poche pour les plus jeunes. Ce projet continue de s’écrire et de se vivre. Les élus évoquent un « tourbillon citoyen » !

Le caractère emblématique du projet

La revitalisation des bourgs se trouve au cœur de la stratégie du GAL Haute Mayenne : il s’agit de favoriser la relance commerciale, artisanale et médicale, de tisser du lien social, d’aménager des espaces publics attractifs, de faciliter la mobilité en promouvant des modes de déplacement durables… Il a pour objectif d’essaimer en montrant les possibles pour un village de 500 habitants de s’inscrire dans une démarche éco citoyenne et d’entamer sa transition. 500 habitants invités à réfléchir et à participer sur le devenir de leur commune. Avec la volonté de mettre en avant la nécessité des partenariats, la coopération et la mutualisation avec les autres communes. Cette opération a pour enjeu d’être un laboratoire d’expérimentation de la démocratie participative en milieu rural et a vocation à servir d’exemple pour d’autres territoires. Après plusieurs voyages d’études, les élus municipaux se nourrissent de plusieurs exemples très inspirants comme la ville de Kingersheim, précurseuse en matière de démocratie participative pour mener sa transition écologique, ou d’autres expériences en milieu rural dans la Creuse ou la Drôme. Aujourd’hui, la commune bénéficie d’un soutien médiatique car elle se positionne en tant que « pilote » sur la mutualisation des moyens tout en gardant son identité. « Nous sommes une petite goutte qui dit c’est possible ! »

Photos

Commune de La Chapelle Au Riboul

GAL Haute Mayenne

Pays de La Loire