La place du développement rural dans les politiques européennes
Qu’est-ce qui doit changer ?
Les zones rurales rencontrent un certain nombre de difficultés qui ont été mises de côté pendant longtemps, telles que : la disparition des services publics, un retard en termes de développement économique, ou encore un accès moindre à la culture, pour n’en nommer que quelques-unes.
En 2022, la Commission a présenté la vision à long terme pour les zones rurales et, dans le cadre de celle-ci, le pacte rural. C’est un réel espoir pour commencer à changer les choses.
Le programme LEADER est vecteur de succès dans les zones rural. Il est synonyme de zones rurales modernes, dynamiques, organisées et ouvertes sur l’UE. LEADER, à travers les Groupes d’Action Locale, contribue à répondre à tous les types de problèmes sociétaux. Un tel succès n’est pas seulement promu par ELARD, mais aussi par le Parlement européen, le Comité européen des régions et la Commission européenne.
LEADER est une méthode, un outil, dans lequel les parties prenantes déjà établies sont expérimentées. Il ne s’agit pas d’un fonds européen, mais d’un programme européen de développement rural doté d’une méthode et de fondamentaux : expérimentation, innovation, mise en réseau, coopération, capitalisation et diffusion des bonnes pratiques.
LEADER rend visibles les bénéfices du projet européen dans les territoires. Elle apporte l’Europe à chaque ville, à chaque village et, lorsqu’elle est appliquée sans heurts, contribue à réduire les tendances eurosceptiques. LEADER est un outil direct qui va à l’encontre de la géographie du mécontentement, telle que définie dans la publication de la DG REGIO du 12 juin 2023.
Dans le cadre de la PAC, LEADER est l’outil qui contribue le plus à la LTVRA. Pourtant, on demande de plus en plus aux parties prenantes de faire plus avec moins.
La vision et l’approche d’ELARD c’est plus de LEADER, plus de DLAL. Il est déjà en place et les parties prenantes sur le terrain sont expérimentées pour les utiliser. Cependant, il y a un grave manque de financement pour le développement rural. Cette approche et ces outils ont besoin de plus de financement.
En outre, la gestion de LEADER/DLALet le recours au multifinancement sont devenus de plus en plus complexes d’une période de programmation à l’autre – le retrait du FEADER des règlements portant dispositions communes a encore mis en évidence la question. Pour ne citer que quelques pays, la Suède, le Portugal ou plusieurs régions françaises ont décidé de ne pas prolonger l’utilisation du DLAL multifonds lors de la prochaine période de programmation.
Nous demandons un cadre simplifié et de meilleures conditions de travail.
N’oublions pas que lorsque nous parlons de développement rural, nous ne parlons pas d’institutions, d’entreprises ou d’exploitations agricoles. Nous parlons de personnes : des acteurs locaux, des citoyens ruraux d’Europe, à qui nous devrions pouvoir offrir une vie meilleure.
Est-il raisonnable de supposer que nous pouvons développer l’emploi, relancer les services publics, renforcer la cohésion sociale, mettre en place de nouveaux modes de transport, fixer les jeunes sur leur territoire, donner de meilleures conditions de vie aux habitants des territoires ruraux avec seulement 5% du budget de la politique agricole commune ?
Les recommandations politiques pratiques d’ELARD pour l’avenir
ELARD demande une ressource financière indépendante, raisonnable et fiable pour un développement rural par les acteurs locaux avec une approche multisectorielle sous des règles européennes simplifiées et unanimes.
En ce qui concerne les ressources financières, ELARD a évoqué plusieurs possibilités. Ce ne sont là que des suggestions qui méritent d’être explorées main dans la main avec les différents cas intéressés de la Commission européenne.
- Si l’approche choisie doit être de renforcer le multifonds, elle doit être simplifiée et rendue obligatoire pour tous les États membres.
- Si l’approche choisie doit être un programme géré directement, elle devra assurer le rapprochement des niveaux européen et local, l’autonomie des groupes d’action locale et le principe de l’approche ascendante.
- Si l’approche choisie doit être un nouveau fonds dédié au développement rural local, il devra être financé de manière adéquate.
Retrouvez ci-dessous le discours de notre président à l’occation de la Conférence du Pacte Rural en Septembre 2023!